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Châteauneuf sur Isère… de la préhistoire à nos jours

La préhistoire à Châteauneuf est mal connue, on peut cependant situer la venue de l’espèce humaine sur notre territoire entre 300 000 et 120 000 ans avant JC sur la terrasse de fouillouse et plus exactement à Chapoullier. D’autres sites plus récents existent comme Cornefaim ou les Beaumes ; ces derniers nous amènent vers le Vème, VIème siècle avec l’arrivée des Celtes après les ligures qui compose le fond de la population du sud - est de la France.

Pour notre région, la tribu Celte locale est désignée sous le vocable de Ségalauvaune, c’est probablement la population qui a vécu le passage des troupes carthaginoise conduites par Hannibal en lutte contre la Rome naissante. Cette dernière victorieuse s’installe dans le sud de la France et dès 121 avant JC investit la vallée du Rhône et s’y établit. Dès lors Châteauneuf intègre l’empire romain pour 5 siècles.
L’empreinte de l’empire Romain à Châteauneuf marque notre territoire dans la toponymie (Montagne, Vimagne, les Quarts…) et naturellement sur le terrain où les témoignages d’ouvrages sont nombreux (restes de bâtiments, taurobole, pièces… ) et enfin sur les paysages. En effet, le cadastre romain de Valence organise pour la première fois notre espace rural où les bois reculent face à la mise en culture de nombreuses terres au profit de productions céréalières mais aussi en faveur de nouvelles cultures tel que la vigne.

Le monde Romain détruit par les barbares, les Burgondes s’installent dans notre région avant d’être soumis par le monde Carolingien puis à nouveau indépendant à l’orée du Xème siècle. Leurs traces sont modestes sur notre commune si ce n’est quelques noms de quartiers et la naissance d’une première fortification sur notre coteau de Bel Air( coteau est du village).

Au milieu du XIème, on assiste à l’émergence d’une famille qui s’identifie au bourg puisqu’elle contribue à sa construction. Sa puissance se vérifie par le destin de membres de sa famille qui s’impose dans ce monde féodal : Saint Hugues évêque de Grenoble, son petit neveu aussi dénommé Saint Hugues abbé de Léoncel puis de Bonnevaux, Raymond fondateur de l’abbaye de Vernaison. Ces seigneurs de Châteauneuf sont suzerains, ils naviguent entre les puissances régionales pour sauvegarder leur indépendance. Ils sont au sud de l’Isère la dernière seigneurie du marquisat de Provence alors inféodé aux comtes de Toulouse d’où, probablement le prénom de Raymond porté par 4 seigneurs de Châteauneuf.
A la fin XIIIème siècle, Châteauneuf entre dans le giron de l’évêché de Valence et perd de l’importance. Le village principalement rural vit de son agriculture et bien sûr de l’extraction de la pierre de molasse pour accompagner l’essor urbain de nos villes voisines et principalement de Valence.


La renaissance voit le développement de la religion réformée dans notre région et supporte tous les écarts dus aux guerres de religion, si bien qu’en 1585 le village assiégé est pris par les troupes royales qui vont détruire notre château. En parallèle, l’agriculture sort de la seule subsistance et là encore, c’est la viticulture qui avance et provoque la création d’un commerce viticole. Nos vins sont alors exportés en divers endroits et principalement en Savoie.

Jusqu’à la révolution de1789, notre communauté stagne et à la fin du XVIIIème siècle, l’agriculture est peu performante. La vigne est accompagnée par des productions marquantes tel que les noix, les amandes et les châtaignes. Au siècle suivant, les campagnes se peuplent intensément, Châteauneuf est à son apogée avant d’être démembré de plus de 300 hectares pour la création de la commune de Saint Marcel lès Valence. C’est alors la venue du phylloxéra qui détruit la totalité du vignoble Châteauneuvois, soit près de 300 hectares. La réponse à ce moment-là est la mise en place d’un réseau d’adduction d’eau qui va changer l’avenir de notre commune : la Bourne.

Au XXème siècle, après la saignée démographique de la grande guerre, la campagne se dépeuple et le seul point positif après la fin de l’extraction de la pierre est la création d’un premier barrage sur l’Isère en amont du village. Mais l’agriculture reste importante et découvre pendant l’entre deux guerre, l’arboriculture grâce au réseau d’irrigation de la Bourne.

Après la seconde guerre mondiale, les vergers prennent leurs essors et vont faire de Châteauneuf la première commune productrice de pêche en France. Ce faisant, le village sort de sa torpeur et commence son développement maitrisé pour l’amener aux portes du XXIème siècle avec une population de 3500 âmes au centre du triangle de Rovaltain, moteur économique de la région.